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Page:Boursault - Théâtre, tome second, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/272

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[1120]
L'infidèle, du moins, craindrait d'être écouté.
Mais, méprisant la mort, et bravant ma puissance,
Rien n'a pu le contraindre à garder le silence.
De l'air tendre et touchant dont il s'est exprimé,
Jamais de plus d'amour on ne fut enflammé. [1125]
L'ingrat, qui me préfère une indigne rivale,
Trouvait-il dans ses fers une fortune égale ?
Elle le fait mourir : et je l'aurais fait roi,
Si ce qu'il sent pour elle il l'eût senti pour moi.
Le voici. Demeurez. Quoi que son air menace, [1130]
Je veux de ce perfide humilier l'audace :
Et pour peu qu'il s'échappe à braver mon courroux,
Pour me venger de lui j'aurai besoin de vous.