Page:Boursault - Théâtre, tome troisième, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/448

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» Puisque j’ai partagé ce qu’il eut de bonheur ;
» Il m’a tant fait de bien, reprit une Colombe,
» Que je m’en souviendrai toujours ;
» Je veux être avec lui le reste de mes jours
» Dans quelque disgrace qu’il tombe.
» Plût au Ciel pouvoir par mes chants, »
Ajoûta tendrement un Rossignol habile,
« Lui rendre ses attraits, & forcer les méchans
» À revenir un jour lui demander asyle ! »
Combien au Tableau qui paroît
En voit-on qui sont tout semblables ?
C’est ainsi que l’on reconnoît
Les faux amis des véritables.


Jamais votre portrait ne fut mieux en son jour ;
Vous êtes, vous & lui, le Milan & l’Autour,
Qui voyant du Figuier le destin déplorable,
Dès qu’il fut malheureux le trouvérent coupable.
Tel paroît à vos yeux Iphis disgracié :
Votre infidéle cœur qui le voit foudroyé,
Oubliant ses bienfaits dans cette humble posture,
Ne le reconnoît plus que pour lui faire injure.
Si du sort inconstant j’éprouvois le courroux,