Page:Boursault - Théâtre, tome troisième, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/454

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Qu’eussions-nous l’un & l’autre encor plus de pouvoir,
Nous sommes des jettons que le Roy fait valoir :
Comme souverain maître, à qui tout est facile,
Il nous fait valoir un, ou nous fait valoir mille ;
Et suivant que son choix nous poste mal ou bien,
Nous sommes quelque chose, ou nous ne sommes rien.
Surtout, souvenez-vous dans tout ce que vous faites,
De n’abuser jamais de la place où vous êtes :
La Fortune en aveugle ouvre, ou ferme la main,
Et puissant aujourd’hui, l’on ne l’est pas demain.
Pour vous rendre sensible aux raisons que j’étale,
J’y vais d’un Apologue ajouter la Morale.

LA GUENON ET SON MAITRE.
FABLE.

Un grand Seigneur avait une Guenon
Qui lui sembloit si jolie,
Qu’il l’aimoit à la folie :