Page:Boursault - Théâtre, tome troisième, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/479

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» C’est presque ainsi que l’homme en use envers les Dieux :
» Pour en croire, il attend qu’il soit malade, ou vieux :
» Jusqu’au moment funeste où leur vengeance arrive,
» Il les croit impuissans, voyant leur foudre oisive,
» Et pour les appaiser fait des cris éclatans
» Quand ils sont fatigués & qu’il n’en est plus temps ;
» La clémence des Dieux, dont on voit tant de preuves,
» Est semblable à peu près à ces paisibles fleuves
» Qui n’ont pû résister au temps rude & fatal
» Qui tient leurs flots captifs sous un mur de cristal ;
» Jusques à certain poids, qu’on y passe & repasse,
» On est en sûreté sur leur épaisse glace :
» Mais lorsqu’on la surcharge, elle fond sous nos pas,
» Et qui tombe dessous ne s’en retire pas.
» Voilà ce que je crois.