Page:Boursault - Théâtre, tome troisième, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/480

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IPHICRATE.

Voilà ce que je crois.» Monsieur, cessons de grace ;
» Ce discours vous fatigue autant qu’il m’embarrasse.
» A lutter contre vous j’applique en vain mes soins :
» Si vous ne m’abattez, vous m’ébranlez au moins.
» Mais quel fruit, après tout, auroit votre victoire ?
» Croire comme l’on fait, par exemple, est-ce croire ?
» A parler sans contrainte & d’un cœur ingénu,
» Quel Dieu, hors la Fortune, à la Cour est connu ?
» Pour peu que l’on y prie, on est toujours en garde :
» On observe avec soin si le Prince y regarde ;
» Et lorsque par hazard on rencontre ses yeux,
» C’est lui que l’on invoque encor plus que les Dieux.
» Adieu. Je sors d’ici plein de votre mérite.
» Souffrez que je vous rende encore une visite.
» Je crois par les efforts que vos bontés feront,
» Si mes yeux sont fermés qu’ils se défermeront.