sur le côté. La rivière la protège aux trois quarts. La porte Saint-Julien s’ouvre sur un à pic d’une cinquantaine de mètres. Les remparts, très élevés, formaient une ceinture autour de la ville. De loin en loin, des tours se répondant, permettaient de surveiller au loin l’ennemi. La tour de l’église, avec ses créneaux et ses mâchicoulis, est le type de ces sortes de défense. On peut encore voir les tours du château et la tour qui existe encore dans la maison d’Albe, serrurier. En somme, pour l’époque, Servian était suffisamment fortifié.
La féodalité répond à un besoin de défense nationale. En présence
des invasions normandes et sarrazines et dans le désarroi du pouvoir
central, chaque groupement dut pourvoir à sa propre sécurité. Sur
chaque hauteur se dresse une forteresse, un chef surgit pour la
défense. Ces chefs se groupent, s’unissent entre eux contre l’ennemi
commun, font serment de se secourir. Ce fut la féodalité. Grâce à
cette protection, le peuple des campagnes put travailler en paix,
toujours assuré de trouver derrière les murs du château, asile et
protection à l’heure du péril. Ainsi, Raymond Pons étend sa protection
de Toulouse à Saint-Gilles ; Béziers possède sa vicomté avec
Trencavel. Alors apparaissent les Estèves, comme Seigneurs de
Cervian, Stephanus de Cerviano. Dans la langue Occidentale, Stephanus
se traduit par Estève. Un document de 1166, codicille du Testament
de Roger Trencavel, écrit en langue romane, dit expressément : et daisso son testimonis en Estèvès de Cervias. La tradition du pays, conforme
à la langue, a toujours dit : Estève de Cervian.
Les références de ce chapitre se trouvent dans le IVe Tome de l’Histoire du Languedoc, édition Privat T. IV et T. V.
La première mention d’Estève de Cervian remonte à 1065. Raymond Estève Cervian assiste comme témoin d’une donation faite par Roger de Carcassonne à la cathédrale de Béziers.
En 1069, Estève de Cervian assiste à un plaid pour régler un accord entre Raymond Béranger, comte de Barcelonne, et Raymond Bernard vicomte de Carcassonne. Il assiste aussi au mariage de Guillemette, fille de Raymond Bernard, vicomte de Béziers, avec Pierre de Bruniquel.