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CHAPITRE III


Ces pages sont obscures. Je les ai longuement préméditées et bâties avec minutie pour qu’il soit par elles, non pas facile, mais possible d’avoir accès à des impressions exceptionnelles que le tout est d’éprouver après l’historiographe de Monsieur Sureau. Pour comprendre Monsieur Sureau il me fallait sortir intact d’un monde qui est un univers de convention et de mensonges. Ce que j’ai pu trouver au cours de cette opération difficile a pu paraître recherché ; et d’aucuns, même, se sont empressés de le trouver beau sans vouloir considérer quelle prétention plus fondée ils entreprenaient ainsi d’écraser sous le poids d’un éloge si catégorique. Si quelqu’un aspire à rendre mon livre vivant il s’agit pour lui de ne pas se laisser retenir par les séductions qu’il y croit découvrir. La plus émouvante est, à chaque étape de ma recherche, à la fois l’image de ce que je trouve et l’image de ce que je fuis. Peu m’importe qu’à une explication si vague l’intelligence trouve mal son compte. Mon ambition n’a jamais été de persuader qui que ce