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LA LUTTE DE JUDA CONTRE LES PROTOCOLES

Jusqu’à la fin de la Grande Guerre, les Protocoles étaient inconnus en dehors de la Russie. La situation commença seulement à devenir gênante à partir de fin 1919, époque où des traductions des Protocoles furent mises en vente en Allemagne. D’autres traductions suivirent en 1920 en Amérique du Nord et en Angleterre. La première édition anglaise, qui parut à Londres sous le titre * Tre Jewish Péril, Protocols of the Learned Elders of Zion » péril juif. Protocoles des Sages de Sion), attira l’attention du « Times », qui prit position dans son numéro du 8 mai 1920. On peut y lire entre autres :

« Le Times » n’a pas encore analysé ce curieu.x petit livre. Mais sa tliffusion augmente de plus en plus, sa lecture est faite pour inquiéter ceux qui savent réfléchir. Remarquons que certains traits essentiels du prétendu programme juif offrent une analogie troublante avec les événements actuels… Que sont donc en réalité ces Protocoles ? Sont-ils authentiques ? Et si oui : quelle Assemblée malveillante a-t-elle forgé ces plans ? S’agit-il d’un faux ? Si oui, comment expliquer cette note prophétique et lugubre, ces prédictions qui sont, soit partiellement réalisées, soit en cours de réalisation ?… De telles questions ne peuvent être éludées pur un simple haussement d’épaules… Une enquête impartiale s’impose… Si l’on en juge d’après le texte, il semble que les Protocoles aient été écrits par des Juifs et pour des Juifs. »

« L’enquête impartiale » fut faite par les Juifs et, en 1920, trois articles de fournaux, qui devaient donner l’impression que les auteurs avaient procédé à des recherches indépendamment les uns des autres, parurent dans trois pays différents.

Le 25 février 1921, « The American Hebrew » (L’Hcbrcu Américain) de New-York publiait une interview que l’ex-princesse Catherine Radziwill (née en 1858} avait accordée au gérant de ce journal et au rabbin de New-York, Isaac Landmann. Elle déclara que les Protocoles avaient été rédigés après la guerre russo-japonaise (1904-1905) et après le déclenchement de la première révolution russe de 1905, par le Conseiller d’Etat Pierre J. Ratchkovsky, chef de la police secrète russe à Paris, en collaboration avec son agent Mathieu Golovinsky. Ce dernier lui avait montré le manuscrit qu’il venait de terminer au moment de.son pas.sage à Paris en hiver 1905. Les milieux conservateurs russes comptaient, au moyen de cet écrit, exciter contre les Juifs le tsar Nicolas II. Pour prouver qu’elle avait elle-même vu le manuscrit. l’e.x-princesse Radziwill précisa qu’il y avait sur la première page une tache d’encre blcùe.

Un Français, le comte Armand du Chayla,.se chargea bientôt après d’une deuxième publicatiotion, qui parut les 12 et /.î mai 1921 dans le journal russe « Posleduin Novosti » sous-titre français : « Dernières Nouvelles ». L’auteur y racontait que Nilus, à qui il avait rendu visite en Russie en 1905, lui avait montré le manuscrit, déclarant l’avoir reçu de sa compagne Natalia Afama.ssiccna Komarovsky, à qui Ratchovsky l’avait remis à Paris. Pour rendre son article digne de foi, du Chayla écrivit également que le manuscrit présentait une tache d’encre bleue. Il est prouvé à l’heure actuelle qu’il avait emprunté cette ine.xactitude aux déclarations de l’ex-princesse Radziwill.