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Page:Boutmy - Dictionnaire de l'argot des typographes, 1883.djvu/134

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COQUILLES. 121

Heureusement pour la gloire de Corneille et aussi pour celle du citateur, on s’est aperçu de la faute et le texte a été rétabli :

Un bienfait perd sa grâce à le trop publier ;
Qui veut qu’on s’en souvienne, il le faut oublier.

À la bonne heure !

C’est là un exemple de coquille par transposition de mots ; ce qui n’est pas rare.

Dans un volume de vers, imprimé avec luxe, on a laissé passer cette horrible coquille :

J’aime à te voir, ô jeune fille,
Détachant ta noire mantille
De tes épaules de catin.

L’auteur, dit-on, a failli étrangler l’imprimeur.

On voit à quelles extrémités une coquille peut pousser un poète rêveur et ne songeant pas à mal.

Voici un vers un peu moins décolleté :

Je suis un champ d’amour.

Pourtant, mettez-vous à la place du poète, qui avait écrit :

Je suis un chant d’amour.

Et celui-ci :

Je t’aime, ô Mercadet !

remplacé par :

Je t’aime ! ô mords, cadet !

Idiot !