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BÊ — 59 — BIB

des choses de sa profession, c’est-à-dire, pour les typographes, des choses de l’imprimerie.

Batt, adv. Très bien. Peu usité. Orthographe douteuse.

Battage, s. m. Plaisanterie, mensonge ; synonyme de montage.

Batteur, s. m. Qui fait des mensonges, des battages.

Battre le briquet, v. Heurter la lettre au composteur avant de l’y laisser tomber. MM. les compositeurs ne sont pas exempts de tics dans l’accomplissement de leur tâche. Il en est de très préjudiciables à la rapidité du travail et conséquemment au gain qui en résulte. Quelques compositeurs mettent en mouvement tous leurs membres, tandis que le bras droit seul doit agir ; d’autres s’y reprennent à deux fois pour saisir la lettre ; d’autres piétinent ; mais le défaut le plus commun est de battre le briquet.

Bê ! bê ! Cri d’appel, imitant le bêlement du mouton, que poussent, dans quelques ateliers, au coup de quatre heures, les imprimeurs et conducteurs altérés.

Bêcher, v. a. Dire du mal de quelqu’un ; faire des cancans sur son compte. Ce mot, dont le sens est à peu près le même que celui de Casser du sucre, n’est pas particulier au langage des typographes, non plus que cette dernière expression.

Becqueter, v. a. Manger ; synonyme de boulotter.

Béquet, s. m. Hausse en papier que l’imprimeur ajoute à la mise en train ou place sous un cliché. || Composition de quelques lignes. Ce mot est emprunté au langage des cordonniers, pour lesquels il signifie Petit morceau de cuir joint à la semelle.

Bergère, s. f. Dans la langue typographique, comme dans les autres argots, ce mot désigne une femme.

Bibasse (la), s. f. Nom familier sous lequel était désignée la Société typographique de Lyon.

Bibassier, s. m. Qui a l’habitude de boire, de bibasser (du latin bibere) ;