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BIB — 60 — BOC

ivrogne. Signifie plutôt maintenant radoteur, maussade, tatillon, gourgousseur : Vieux bibassier, va !

Bibelot, s. m. En imprimerie, on donne ce nom aux travaux de peu d’importance, tels que factures, adresses, étiquettes, prospectus, circulaires, lettres de mariage, billets de mort, etc. Ces travaux sont aussi appelés bilboquets, et mieux ouvrages de ville.

Bibelotier, s. m. C’est l’ouvrier spécial chargé de faire les bibelots. Pour lui, les règles adoptées en typographie sont lettre morte. Il doit avant tout s’assimiler et faire ressortir l’idée du client, sans s’inquiéter des règles ordinaires. Le bibelotier est le metteur en œuvre des puffistes et des charlatans du jour. Il est l’inventeur de ces réclames bizarres qui forcent l’attention ; c’est lui qui a imaginé la disposition des billets de la loterie du lingot d’or et autres balançoires.

Bibi (à). Expression équivalente à celle-ci : À Charenton ! Bibi est ici l’abréviation de Bicêtre, asile d’aliénés pour les fous qui ne peuvent payer de pension. On envoie à Bibi ceux dont les pallas sont ou paraissent insensés.

Bilboquet, s. m. V. bibelot.

Blèche (faire), v. Amener un coup nul au jeu des cadratins. || Par extension, faire banque blèche, c’est ne pas toucher de banque. V. banque.

Bloquer, v. a. Remplacer provisoirement un signe typographique dont on manque par un autre de même force. || Par extension. Manquer, faire défaut, faillir. Bloquer le mastroquet, c’est ne pas payer le marchand de vin.

Boche (tête de), s. f. Tête de bois. Ce terme est spécialement appliqué aux Belges et aux Allemands, parce qu’ils comprennent assez difficilement, dit-on, les explications des metteurs en pages, soit à cause du manque de vivacité intellectuelle, soit à cause de la connaissance imparfaite qu’ils ont de la langue fran-