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CAD — 64 — CAL

bas, cesser le travail. Se dit particulièrement dans les commandites.

Brisure, s. f. Suspension momentanée de travail accordée aux compositeurs des journaux vers le milieu de leur besogne. Au Rappel, la pige dure six heures avec une brisure d’une demi-heure à dix heures. La grande brisure est la cessation définitive du travail, le journal étant achevé.

C


Cabot, s. m. Chien, et surtout Chien de petite taille. || Ce mot n’est pas particulier à l’argot typographique.

Cadratins. s. m. pl. Petits parallélépipèdes de même métal et de même force que les caractères d’imprimerie, mais moins hauts que les lettres de diverses sortes. Ils servent à renfoncer les lignes pour marquer les alinéas et portent sur une de leurs faces un, deux ou trois crans. || Jeu des cadratins. On joue avec ces petits prismes rectangulaires à peu près comme avec les dés à jouer. Les compositeurs qui calent, et même ceux qui ne calent pas, s’amusent quelquefois à ce jeu sur le coin d’un marbre. Quand le joueur n’amène aucun point, on dit qu’il fait blèche. Il va sans dire que l’enjeu est toujours une chopine, un litre ou toute autre consommation.

Les typographes appellent aussi cadratin le chapeau de haute forme, désigné dans l’argot parisien sous le nom si juste et si pittoresque de tuyau de poêle.

Calance, s. f. Action de caler, état de celui qui cale.

Caler, v. intr. Rester sans ouvrage. Le typographe cale pour deux raisons : soit parce qu’il manque de copie, soit parce que les sortes font défaut ; quand il n’a pas de disposition au travail, il flème.