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CRA — 71 — CUL

Coule (être à la), v. Être bien au fait d’un travail, être rompu aux us et coutumes de l’imprimerie. Cette locution a passé dans d’autres argots.

Coup de feu, s. m. Ivresse commerçante. V. barbe.

Coupé (être), v. Être sans argent.

Couper, v. intr. Tomber dans un piège, accepter comme vraie une assertion qui ne l’est pas ; croire à la véracité d’un récit plus ou moins vraisemblable : Je ne coupe pas, je n’en crois rien.

Crachoir (tenir le), v. Parler plus souvent qu’il ne faut, et quelquefois à tort et à travers ; faire l’orateur. Expression employée aussi dans le langage vulgaire.

Crampser ou Crimpser, v. intr. Mourir. Syn. de claquer.

Cran, s. m. Entaillure faite à la lettre pour en distinguer le sens. || Au figuré, Avoir son cran, c’est Avoir son bœuf ou sa chèvre, mais à un degré moindre.

Crever, v. a. Débaucher, congédier : Il a laissé sa copie en plan pendant deux jours, le prote l’a crevé. || Être crevé à balle, Être débauché d’une manière tout à fait définitive, sans espoir de rentrer.

Cuiller à pot, s. f. Grand composteur : Il se sert d’une cuiller à pot pour composer.

Cuite, s. f. Ivresse complète. D’où peut venir ce mot ? Rappelons-nous que Chauffer le four, c’est boire beaucoup, s’enivrer. La cuite ne serait-elle pas tout naturellement le résultat du four chauffé et surchauffé ? V. tuite.

Culotte (prendre une), v. S’enivrer. || Avoir une culotte, Être ivre. Expression commune à d’autres argots. V. poivreau.