Page:Bouton - La Patrie en danger au 25 février 1848.djvu/48

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allait devenir la place forte de la Révolution. Quel effet il me produisit ! je ne me sentais plus vivre.

Cet homme habitait le faubourg Saint-Denis et s’était fait chef de barricades : celle de l’entrée du faubourg, celle de la rue d’Enghien, celle de l’Échiquier élevées et tenues sous l’influence de ces hommes, dont je vous ai conté les exploits de la veille et de l’avant-veille obéissaient au commandement militaire de Maurisset, un des habitués du café David. Ainsi, à 6 heures du soir, à l’heure des coups de main, Paris, dégarni de surveillance, pouvait être envahi tout à coup ! un régiment d’infanterie ou de tirailleurs de Vincennes, descendant du camp du Nord, aurait franchi les barricades, de la barrière au boulevart, au pas de course, en cinq minutes. Personne n’était là pour ordonner la résistance, les barricades étaient dégarnies de défenseurs. Un colonel courageux et entreprenant, un de ces hommes de fer qui savent jouer leur vie, un Bugeaud, par exemple, aurait pu se rendre, dis-je, maître de Paris avec un régiment.

Qu’on ne chante point si haut la merveilleuse vigilance du peuple : la Révolution pouvait être