Aller au contenu

Page:Boutrais - La Grande Chartreuse (Nouvelle édition refondue et mise à jour), 1930.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 109 —
XVIe siècle.
R. P. D. Jérôme Marchant.

Son attrait étant pour la vie intérieure, on lui confia la charge de Vicaire et l’instruction des novices. Il fut ensuite envoyé à Lyon pour y traiter de la fondation d’une maison que proposait un riche négociant, nommé Robineau, qui se fit même Chartreux. Dom Marchant fut le premier supérieur de cette chartreuse[1]. »

Lorsque le R. P. Dom Lignano donna sa démission, Dom Marchant fut élu à sa place ; dès qu’il eut appris le résultat du vote, « il se cacha et ne fit part qu’à un seul religieux du lieu de sa retraite. On parcourut toute la Chartreuse sans le découvrir. Le Chapitre alors menaça d’excommunier quiconque saurait l’endroit où il était et ne viendrait pas le découvrir. Le religieux confident du secret vint dire à Dom Jérôme ce qui se passait. Alors ce respectable solitaire fut obligé de reparaître et de prendre l’autorité par obéissance. Il demandait tous les ans, non par formule, mais de tout son cœur sa démission, à laquelle les Définiteurs ne voulaient jamais consentir.

« La piété de Dom Jérôme Marchant se manifestait surtout par son assiduité et sa ferveur à l’oraison. On l’a vu quelquefois huit heures à genoux devant le Saint Sacrement. Il répétait continuellement ces paroles : Gloire soit au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Il prévenait souvent l’heure des Matines pour aller prier dans l’église : ayant les pieds nus et tenant un cierge allumé, il adorait le Saint Sacrement en proférant ces paroles : Vous êtes le Christ, fils du Dieu vivant. L’avant-veille

  1. Tracy, p. 276.