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Page:Boutrais - La Grande Chartreuse (Nouvelle édition refondue et mise à jour), 1930.djvu/91

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XIVe siècle. Reconstructions.

peu de monde à héberger, ou bien ceux qui sont obligés de venir, resteront un peu moins longtemps, et ce sera toujours cela de gagné. » En 1378, le Chapitre, désireux d’achever ces interminables constructions, parle avec une certaine sévérité dans une de ses Ordonnances : « À notre avis, dit-il, on ne tient pas assez compte de l’appel qui a été fait à la générosité de toutes nos maisons ; pour nous, considérant que la Grande Chartreuse, écrasée de dettes à cause de toutes ces réparations, est incapable de continuer les travaux, nous commandons aux PP. Visiteurs d’établir une taxe et de contraindre les Prieurs à payer sans retard. » Le Chapitre donne la raison de cette sévérité : « Ces travaux qui n’en finissent point. ajoute-t-il, sont une cause perpétuelle de trouble, de bruit, d’ennuis, de dangers ; les ouvriers se disputent entre eux, et, ce qui est plus grave encore, on ne peut pas à la Grande Chartreuse, comme cela a toujours été l’habitude, observer parfaitement les Règles et Ordonnances de nos ancêtres, et cette maison ne peut être, comme par le passé, le miroir et la lumière de l’Ordre. »

Pressé d’en finir, le R. P. Dom Guillaume se décida à prendre une mesure extrême : il envoya ses Religieux mendier de tous côtés, chose évidemment bien nouvelle. Munis de lettres adressées aux princes, aux prélats, aux églises principales et aux Chapitres, quelques moines de la Grande Chartreuse parcoururent la France, l’Angleterre, l’Allemagne et la haute Italie pour rassembler les fonds nécessaires à la reconstruction du cloître, des cellules, du réfectoire et des autres bâtiments