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Page:Boutrais - La Grande Chartreuse (Nouvelle édition refondue et mise à jour), 1930.djvu/92

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XIVe siècle. Reconstructions.

conventuels. Partout chacun fit à ces nouveaux quêteurs l’accueil le plus bienveillant, et l’on put enfin rebâtir entièrement la maison[1]. C’est alors pour la première fois, dit un manuscrit de l’époque[2], que l’on construisit des voûtes en pierre, et que l’on commença à remplacer les bardeaux ou tuiles de bois par des ardoises (tegulis lapideis).

L’Ordre a tenu à proclamer hautement que le pape Grégoire XI fut, dans ces tristes circonstances, le premier bienfaiteur et le principal restaurateur de la Grande Chartreuse. Le Souverain Pontife aimait à s’en faire gloire, et, dans une de ses bulles[3], il répétait avec plaisir ces paroles que lui avaient adressées les Chartreux : « Très Saint-Père, si vous n’étiez pas venu au secours de notre maison, elle n’aurait jamais pu être replacée dans l’état où elle se trouve aujourd’hui. » Il n’y avait rien d’exagéré dans ces paroles. Grégoire, nous l’avons dit, envoya immédiatement après l’incendie une aumône considérable, et dès lors, jusqu’à la fin de sa vie, ne cessa de subvenir aux pressantes nécessités des Chartreux. En 1375, il les exempte de toutes les redevances dues à la Chambre Apostolique[4] ; deux ans plus tard, retourné en Italie, il n’oublie point pour cela la Grande Chartreuse et

  1. Brevis Historia, loc. cit.
  2. Speculum Ordinis Cartusiensis.
  3. Bullarium Cartusiense, Bulla 95, fol. 27.
  4. Dans l’espace de quatre siècles, nous trouvons vingt-six bulles pontificales exemptant les Chartreux de toutes décimes, à cause de leur pauvreté, pro relevanda paupertate sua. Innocent VI les dispensa même de donner les subsisdes pour la Terre-Sainte. Bullarium Cartus., fol. 17.