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Page:Boutroux - De l’idee de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines.djvu/108

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XI.LES LOIS PSYCHOLOGIQUES.

Les concepts de la psychologie ne possèdent pas le même degré de clarté et de précision que ceux des sciences physiques ou des sciences naturelles ; aussi, avant de soumettre à la critique la notion de loi psychologique, nous allons passer en revue les principales phases qu’a traversées la psychologie ; nous nous rendrons ainsi plus facilement compte de son objet et de son esprit.

La préoccupation de la psychologie est actuellement de faire œuvre scientifique. Mais cette remarque demande explication, car, depuis l’antiquité, le mot de science a changé de sens. Pour les anciens, la science était définie, a priori, la connaissance de ce qui est, c’est-à-dire de ce qui constitue le fond des choses et subsiste à travers les changements. Et ce fond des choses, c’était, selon eux, la forme parfaite et la cause finale. Rechercher la science de l’âme, en ce sens, c’était déterminer l’idée que les manifestations psychiques tendent à réaliser. Il n’en est pas de même chez les modernes. Ceux-ci déterminent l’idée de la science, non a priori, mais d’après les sciences effectivement réalisées. C’est ainsi qu’avec Bacon se dégage l’idée de loi phénoménale ou relation constante entre choses hétérogènes. La science selon lui, doit être pratique et établir la « maxime » régissant la production, c’est-à-dire qu’elle [104]