Page:Boutroux - L’idéal scientifique des mathématiques.djvu/87

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Anciens, qu’il taxait d’insuffisance et de stérilité. Jugement injuste certainement : car, si la science grecque est insuffisante pour nous, elle se suffisait fort bien à elle-même, et, si elle est devenue stérile, ce ne fut qu’après une longue période de fécondité. Il est bien vrai, cependant, qu’elle portait en elle-même un germe de mort, et que l’étroitesse de son champ d’action, l’exclusivisme de son point de vue, le caractère esthétique de ses préoccupations, devaient fatalement l’arrêter un jour dans son développement. Quelles sont les conceptions ou les tendances qui furent les causes immédiates de cet arrêt et qui imprimèrent une direction nouvelle à la pensée mathématique ? C’est ce que nous devons maintenant nous demander.