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ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU GRAIN DE BLÉ.

par se résoudre en petits fragments qui disparaissent à leur tour. Il n’y a plus alors de ligne de démarcation entre les contenus des cellules contiguës, le grain perd de sa solidité et arrive à se laisser écraser entre les doigts.

La dissolution de la cellulose peut être étudiée à part au moyen de l’expérience suivante : on fait des sections minces dans un albumen de graminée et on les vide de leur amidon par l’action de la salive, comme ci-dessus. Le réseau cellulosique qui reste est déposé sur une lamelle de verre avec une goutte d’extrait de malt fait avec de l’eau froide et du malt séché à l’air. On ajoute un peu de thymol pour éviter les actions de bactéries. On maintient la lamelle à 25°-30°, et on observe au microscope par la méthode de la goutte pendante. On voit peu à peu les membranes ou disparaître entièrement, ou ne subsister qu’à l’état de squelette à peine visible.

Cette dissolution des membranes cellulaires a lieu au début de la germination des graines de toutes les graminées. Elle est produite par une diastase, que nous appellerons, conformément à la terminologie introduite par M. Duclaux, cytase. D’où vient cette cytase ? Elle est sécrétée par la couche épithéliale du scutellum. MM. Brown et Morris le prouvent par une élégante expérience.

Des embryons sont détachés soigneusement ; ils retiennent naturellement leur épithélium absorbant ; on laisse cet organe à un certain nombre d’embryons et on l’enlève aux autres. Les embryons ainsi préparés sont appliqués soit sur d’autres graines, orge, blé, ou