Aller au contenu

Page:Boutroux - Les principes de l’analyse mathématique.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fraction est elle-même la somme d’une partie entière et d’une fraction inférieure à La fraction proposée est donc égale à la somme suivante :

dixièmesfraction inférieure à

Nous pouvons aller plus loin, et décomposer la fraction proposée (quelle qu’elle soit) en la somme d’un nombre décimal et d’une fraction inférieure à ou à etc. Le nombre décimal trouvé sera la valeur approchée de la fraction proposée à près, ou près, ou, en général, à près | étant un nombre entier toi aussi grand que l’on voudra (arbitrairement grand)[1]|.

Le procédé que nous venons d’employer pour trouver la valeur approchée d’une fraction montre que cette valeur est toujours inférieure à la fraction proposée ; nous dirons donc que c’est une valeur approchée par défaut. D’ailleurs, si nous augmentons d’une unité le dernier chiffre du nombre décimal écrit, nous aurons une valeur supérieure à la fraction proposée : ce sera la valeur approchée par excès de la fraction près).

47. La grande utilité pratique qu’a pour nous la considération des valeurs approchées tient au fait suivant : En remplaçant, dans les calculs, les fractions par leurs valeurs approchées, on obtient avec une « approximation arbitrairement grande » le résultat d’une opération quelconque[2]. J’entends par là que le résultat obtenu – qui n’est pas le résultat exact, mais le résultat approché de l’opé-

  1. Lorsque est très grand, est très grand, et est très petit |cf. 40-41|.
  2. La notion d’« approximation arbitrairement grande » est liée à la notion de « limite » à laquelle nous ferons fréquemment appel dans les chapitres suivants : considérons les valeurs approchées d’une fraction à près, puis à près, puis à près, et ainsi de suite : on dit que la suite indéfinie des valeurs approchées ainsi calculées a pour limite la valeur de la fraction.