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Page:Boutroux - Questions de morale et d’éducation.djvu/14

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ii
avant-propos

domine tout le régime de l’école et suivant lequel tous les enseignements y doivent concourir à l’éducation.

L’éminent inspecteur général qui dirige l’ensemble des études avec tant de dévouement, de compétence, de tact et d’élévation de vues, souhaite qu’à côté de l’enseignement régulier les élèves entendent, de temps en temps, sur des questions importantes en elles-mêmes indépendamment des examens, des expositions faites par des personnes étrangères au personnel ordinaire de l’école, et propres, soit à compléter leur instruction générale, soit à cultiver en elles l’esprit de réflexion et de conduite morale.

C’est appelé de la sorte par M. Pécaut que j’ai traité à Fontenay de quelques questions intéressant la morale et l’éducation. Quoique j’aie préparé ces entretiens en vue de l’auditoire auquel ils étaient destinés, je n’ai pas songé à faire subir à ma pensée une adaptation quelconque. Je ne puis croire que l’habileté, si bien intentionnée qu’elle soit, fasse partie d’une saine méthode d’éducation ; et j’estime qu’à l’école comme dans la vie, une seule chose est digne d’être offerte à l’âme humaine : ce qu’en conscience on regarde comme vrai.

La question, à vrai dire, ne se pose guère dans une école telle que celle de Fontenay, où les élèves ne sont plus des enfants et ont été formées, par une direction si éclairée et si libérale, à vivre de la vérité. Mais si l’on généralise le problème, si l’on se demande dans quel esprit on doit aborder, à l’école, les choses qui touchent, non plus seulement à l’instruction, mais