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Page:Bouvier - Les Mystères du confessionnal, 1875.djvu/70

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vent, sont très dangereux et le signe du naufrage prochain de la chasteté ; on doit donc les éviter avec soin quoiqu’on ne puisse pas toujours les considérer comme des péchés mortels.

8o Les jeunes confesseurs doivent éviter, avec le plus grand soin, d’exciter une trop vive sensibilité chez les jeunes filles ou les femmes et de s’en faire aimer, car cela tourne fréquemment à la ruine des âmes et au détriment de la religion ; qu’ils ne craignent pas, lorsqu’ils s’aperçoivent de ces affections désordonnées, de les repousser par de dures paroles, et si cela ne suffit pas, qu’ils renvoyent leurs pénitentes immédiatement à d’autres confesseurs ; sans cela, ils les perdront par leur imprudence, et ils périront avec elles.

Par la gloire éternelle de Dieu et au nom de leur salut, nous adjurons tous les clercs, conformément aux statuts des conciles, de ne jamais retenir les jeunes femmes auprès d’eux, de ne pas les visiter, de ne pas parler familièrement avec elles, et, à plus forte raison, de ne pas les embrasser et de ne pas les introduire dans leur chambre. Hélas ! que de maux l’oubli de ces préceptes a causés, et quels opprobres en sont résultés pour la religion !


§ II. — Des livres obscènes


Nous ne parlerons pas ici des livres hérétiques et impies, mais seulement de ceux qui sont contraires aux bonnes mœurs, et particulièrement des romans ordinairement remplis de récits d’amours illicites ou d’histoires scandaleuses très propres à exciter les passions désordonnées.

1o Ceux qui composent des livres gravement obscènes pèchent mortellement : car ils sont une occasion de ruine spirituelle pour un grand nombre de personnes, et ils ne peuvent invoquer aucun motif d’excuse légitime.

2o Il est également impossible de trouver une raison suffisante pour excuser ceux qui font profession de vendre de tels livres : Pèchent donc mortellement les libraires qui les tiennent dans leur magasin, les y étalent et les vendent au public.

3o Régulièrement, c’est un péché mortel de prendre plaisir à la lecture des livres de cette espèce, et même de les lire par légèreté, curiosité ou même dans un but de récréation ; car il est dans leur nature de troubler les sens, d’exciter l’imagination et d’allumer des feux impurs dans le cœur.

Je dis régulièrement ; car je ne veux pas donner comme certain que tous ceux qui lisent de tels livres, par pure curiosité, tombent dans le péché mortel, si, par leur âge avancé, la froideur de leur complexion ou l’habitude qu’ils ont de traiter des questions vénériennes, ils sont mis hors de danger.

4o Il y a des livres racontant des amours licites ou illicites qui n’excitent pas gravement les passions, ne troublent pas les sens et n’exposent pas à un notable danger ; telles sont beaucoup de tragédies, de comédies et d’autres poëmes. Ne pèchent pas mortellement ceux qui, sans danger pour eux et sans scandale pour autrui, lisent des livres de ce genre par pure curiosité ; et ils ne pèchent nullement s’ils le font dans un but légitime, celui par exemple de s’instruire, d’acquérir ou de perfectionner l’éloquence, en supposant qu’ils n’omettent ni ne négligent les devoirs que leur impose leur état. Les clercs peuvent, rarement sans péché, se livrer à ce genre de lectures, car ordinairement ou ils négligeraient leurs devoirs, ou ils seraient un sujet de scandale. L’expérience prouve tout au moins que