paroles et leurs écrits, veulent défendre les mœurs et prendre soin de leur intégrité, examinent seulement ce qui est licite ou illicite dans les représentations théâtrales ; ils exposent longuement les circonstances dans lesquelles leurs résultats sont pernicieux et s’appuient sur de nombreux témoignages des PP. de l’Église, des conciles et des docteurs, qui confirment cette vérité. Aussi, nous avons établi des règles pour les confesseurs nous devons donc, autant que possible, discerner le péché mortel du péché véniel, car la direction d’une personne coupable de péché mortel est bien différente de celle d’une personne qui a péché véniellement.
C’est pourquoi je n’accorderais pas l’absolution :
1o Aux acteurs et actrices, même à l’article de la mort, à moins qu’ils ne promissent de renoncer à leur profession.
2o Aux poètes qui composent des pièces remplies d’amours illicites et destinées à être représentées sur le théâtre.
3o À ceux qui prêtent un concours direct aux représentations théâtrales, comme les servantes qui habillent les actrices, ceux qui font profession de vendre des costumes destinés à cet usage, qui les louent ou les confectionnent.
4o À ceux qui occasionnent un grave scandale en assistant à des représentations théâtrales, à un chrétien qui s’est fait remarquer par ses vertus, par exemple, à moins qu’ils n’y fussent tenus par une grave nécessité.
5o À ceux qui, en raison de circonstances personnelles, tombent dans un grave danger de lubricité.
6o Ni à ceux qui, sans excuse raisonnable, assistent fréquemment à ces sortes de divertissements, n’encourraient-ils pas un grave danger, et ne seraient-ils pas un sujet de scandale ; car une pareille habitude est inconciliable avec la vie chrétienne.
Mais j’absoudrais et j’admettrais à la communion pascale :
1o Ceux qu’un motif suffisant excuse de péché ;
2o Ceux qui, quelquefois seulement ou dans certaines circonstances, assistent à des spectacles qui ne sont pas notablement obscènes et qui n’offrent ni danger ni scandale.
3o Ceux qui prêteraient leur concours aux représentations théâtrales, non pas d’une manière directe, mais par certains accessoires, par exemple en nettoyant le rideau, en restaurant l’édifice, etc.
Du reste, dans beaucoup de pays étrangers, les confesseurs ne refusent pas l’absolution aux pénitents qui, par simple curiosité, pour donner du repos à l’esprit, et sans grave danger, assistent aux représentations théâtrales qui se donnent habituellement ; ni à ceux qui prêtent à des représentations honnêtes un concours direct ou indirect.
St François de Sales, tout en avouant que les spectacles présentent le même danger que les bals, excuse de tout péché ceux qui y assistent sans intentions mauvaises.
Les jeux, les bals, les festins, les pompes, les comédies en leur substance ne sont nullement choses mauvaises, ains indifférentes, pouvant estre bien et mal exercées, toujours néanmoins ces choses-là sont dangereuses : et de s’y affectionner, cela est encore plus dangereux. Je dis doncques, Philothée, qu’encore qu’il soit loisible de jouer, danser, se parer, ouyr des honestes comédies, banqueter, si est-ce que d’avoir de l’affection à cela, c’est chose contraire à la dévotion, et extrêmement nuisible et périlleuse. Ce n’est pas mal de le faire, mais ouy bien de s’y affectionner. (Introduction à la vie dévote, 1re partie, ch 23).
Par conséquent, nous ne nous éloignerons pas, dans notre doctrine au sujet des bals et des specta-