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Page:Bouvier - Les Mystères du confessionnal, 1875.djvu/79

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cles, des principes posés par un grand maître en piété.

On demande ce qu’il faut penser de la profession de comédien et de ceux qui assistent à leurs représentations.

R. St Thomas, 2. 2 ; q. 168, art. 3e, dit, au sujet des comédiens et des représentations qu’ils donnent : Parmi les choses utiles à la vie sociale peuvent être rangées certaines professions licites. C’est pourquoi celle de comédien elle-mime n’a en soi rien d’illicite lorsqu’elle sert à procurer aux hommes quelque délassement ; et les acteurs ne sont pas en état de péché, pourvu qu’ils mettent de la modération dans leur jeu, c’est-à-dire qu’ils s’abstiennent de paroles et de gestes illicites, et qu’ils n’emploient pas leur talent à des choses et dans des circonstances défendues… D’où il suit que ceux qui leur prêtent un concours modéré ne pêchent pas, mais agissent équitablement en récompensant leur travail. Mais ceux qui dépensent follement leur bien pour cela, ou même viennent au secours des comédiens qui représentent des pièces illicites, pêchent mortellement, car ils les encouragent dans le péché.

Les autres théologiens se rangent généralement à cette opinion de St Thomas. Or, si la profession de comédien n’est pas illicite en soi, à plus forte raison n’y a-t-il pas de péché, ou du moins n’est-il pas mortel, à assister, par pure curiosité, à des représentations honnêtes et dont il ne peut pas résulter de préjudice. Il n’y a pas non plus de péché à assister à des scènes où paraissent certains animaux, des chevaux, par exemple. Il faut cependant prendre garde de ne pas occasionner de scandale, ce qui arriverait ordinairement si un religieux, un moine ou un clerc séculier assistait à de tels spectacles, surtout en présence des laïques, s’il se produisait des faits encore moins honnêtes, ou si les acteurs couraient le danger de mort, ce qui arrive souvent dans les exercices avec des chevaux.