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Page:Bouyer - Claude Lorrain, Laurens.djvu/105

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CLAUDI-: LORRAIN.

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Rome, nous voyail souvent, nous autres étrangers, el venait toujours lorsqu il savail que le statuaire Du Quesnoy, Claude el moi-même étions réunis: car nous avions cou- tume de nous communiquer Imis nos projets; le Poussin était un beau causeur cl notait sur son carnet lonl ce <|in lui semblait frappant... >> Ailleurs, à propos du Hollandais italianisé Pieter de Laar, dit le Bamboche, dont la mine el les farces de rapin divertissaient la compagnie, Sandrarl évoque une excursion pittoresque à Tivoli pour dessiner d'après nature, où Claude est nommé près du Poussin.

Ces deux maîtres français n étaient-ils nés pour se com- prendre"? An ww siècle, un parallèle à la Plutarque aurait marqué ces traits : Ions deux oui connu l'aurore pénible et la gloire tardive, ils ont remporté la plus haute victoire sur les embûches de la vie. Tons deux adorateurs de I Italie, de sa lumière, au point qu'un retour dans la mère-patrie leur paraît I exil ! Toujours I rès Français quand même, hors de France, pur celle mesure qui les fait originaux dans l'imitation, par celle humanité ipn respire dans leurs paysages: ils ne peignent, c'est vrai, ni leur pays ni leur temps, mais leur génie nous parle encore de I un el <le l'autre; et, sous le ciel italien, leurs veux mil moins vu l'arl éphémère que la nature éternelle. Tous deux indé- pendants, affranchis, parmi des esclaves, — Claude par ignorance el Poussin par volonté! Novateurs tous deux. celui-ci par la ligne souveraine, celui-là par une atmo- sphère enchanteresse : chez le père de l'Ecole française, le ciel resté morose accuse le beau dédain du peintre d'histoire