Page:Bouyer - Claude Lorrain, Laurens.djvu/115

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CLAUDE LORRAIN. 'Il

ImiiI ce mi une riche mémoire ;i\;nl amassé dans su tète de trésors empruntés à la nature vivante », ajoute Sandrarl. Aux yeux «les maîtres anciens, la couleur fugitive n'esl qu'un accident : le tableau se fait d après les dessins. Et puis il est des sujets difficiles à copier, des motifs insoute- nables; el plus d'un acteur des ports de mer s'abrite le visage : l'éblouissemenl n'esl -il pas le triomphe de Claude '? Mais cet éblouissemenl n est qu un souvenir.

Le Soleil csl le vrai su/cl de son 03UVI*e, in\isil)le OU

présent. C'est le dieu perpétuellement adoré. sans flatterie de cour, sans allusion seruleau Koi-Soleil ijiii ne brille pas encore à Versailles... Rubens, déjà, n'avait-il point mêlé l'astre du jour aux fantasmagories de ses belles pochades ? Mais Claude en fait l'àmede ses effets préférés, de sa création sans rivale, ce riche port de nier, à contre- jour, OÙ I onde se prête à lous les caprices de la réfraction. Kl c'est une clarté neuve dans l'histoire du paysage. Le Midi rayonne idéalemenl dans les la Idéaux du Lorrain. Vers la même heure, dans le .Nord. Ruysdael ensoleillai! les nuages donl l'ombre attriste le Buisson qui penche ou le Champ de blé. ..

Comment Claude concevait-il un taubleau, connue il di sa il ".' — ('.online une irradiai ion de l'œil du jour. Comment passait-il de la pensée à l'exécution? Par un artifice, qui n'est que la peinture même. Son éblouissemenl n'esl qu'une transposition. Ainsi le Beethoven de la Symphonie -pastorale fera parler l'orage el la foudre : en les trans- posant. A vrai dire, le soleil de l'art n'esl qu'une tache