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112 CLAUDE LORRAIN.

jaune, un orbe glacé... Sa splendeur n'est qu'une ombre : ri |i;ir ijih'I miracle laire i'i'S|ili'nilir un disque d'ocre crayeux .' Par la seule magie îles valeurs <|iu peuvenl exalter ce centre lumineux. Une marine de Claude esl la dégradation tl un loyer central : ('(11111111' des cercles indé- liniuienl élargis dans I eau. les ondes lumineuses se répandenl de l'extrême clair à l'obscur du zénitb on des premiers plans. Le ciel n'esl [tins un rideau, mais une illusion spliérique cl respirable ainsi que l'atmosphère.

('.lie/, le metteur en scène de la Lumière, la facture écbappe : ciiniineiil déliiur sa Inucbe invisible, ses empâte- ments lisses, ses procédés incopiables parce <|ii insaisis- sables? Le résultai seul apparaît, matinal ou crépusculaire : l'heure blonde, rousse, rose ou verdàtre... Le froid paysage historicjue ne semble plus un agencement de masses décoratives el (le conventions bocagères : les solen- nelles ordonnances sonl rajeunies par de chauds rayons. Sans doute, (.lande 11 a poinl I011I dil : il 11 a jamais évoqué le .Midi blanc sous l'azur, ou la grimace des soirs nuageux ; il n a rien raconté du cercle laborieux des Géorgiques el des Saisons... Son leuvre esl un printemps éternel. VA les Heures sonl ses vraies Muses. Claude esl le devancier des lumlnaristes : il a réalisé le poème plus que I analyse de la lumière; il a découvert une poésie des lointains, un style de la couleur, la distinction dans la féerie, la pureté dans l'étrangeté, la vertu toute française d'un génie sobre cl reposant. D'autres ironl plus avant que lui: mais nul n'aurait I riomphé sans lui.