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flLAUDK LOHHAIN.

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proprement clil : le sujet du premier plan désigne le tableau: mais les ligures se rapetissent au profil iln décor. Italien d'origine, antique ri méridional il inspiration, déco- ratif, par la règle cju il impose à la nature, historique, par la présence obligatoire de I homme, ce genre esl un I rail il ii n mu dans I évolution: car, pour parler comme notre Montaigne que Rome ne fascina point, on veul artialiser la nature avant de naturaliser l'art. De grands souvenirs peuplent la solitude; l'arbre s'ennoblit pour verser l'om- brage ; 1 1 1 x héros : Sulvœ sint consule dignœ! Rameau détaché, mais verdoyant, le pavsage de style trouve son printemps à l'automne de la peinture, el la sève nouvelle esl assombrie par la décadence bolonaise ; mais lu noblesse du genre se rafraîchi! à la candeur de Claude : le soleil inonde la formule; son majestueux sourire la réchauffe e! la transfigure.

A Rome, en IliiS. sous l'étrange pontifical d'InnocentX de qui Velazquez rsl venu faire un inoubliable portrait, e! loin de l'Académie Royale de Peinture e! de Sculpture qui s'ouvre à Paris avec la paix renaissante, un dessinateur normand, un coloriste lorrain. I un par la vertu de la forme, l'autre par lu volupté de la couleur, atteignenl Ions deux en même temps les sommets de leur art. Qu il rêve leMoulinou le Temple de Délos t Claude ébloui n'a nue des sujets : ses figures, il les groupe, mais c'esl Jan Miel, ou Jacques Courtois, ou Filippo Lauri e! Francesco Alle- grini da Gubbio qui les lonl : ses litres.' il les abandonne à son collaborateur villageois ou pédant, il les demande à