Page:Bove - Mes Amis.djvu/201

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— Oui… mais…

— Mais ?

— Je voudrais vous embrasser encore, sans chapeau cette fois.

— Oui, si vous voulez.

Nous nous embrassâmes longuement, tête nue. Je ne reconnaissais pas les yeux de Blanche, trop près des miens.

Elle me repoussa doucement.

— Dépêchons-nous. Je vais arriver en retard.

Serrés comme un couple sous un parapluie, nous revînmes sur nos pas.

Le Café des Trois Mousquetaires était plein. Sur une estrade de bois blanc, un comique chantait. Des affiches représentaient la chanteuse légère de Myrtha.

Pendant que Blanche gagnait une porte sur laquelle était écrit à la craie : « Réservé aux artistes », je m’assis.

Les consommateurs me regardèrent avec admiration, croyant que j’étais l’amant de la chanteuse.

Un ténor breton succéda au comique. Le pianiste qui avait une belle tête, grâce aux cheveux longs, joua la Paimpolaise.

Près de moi, un apache chantait tout seul,