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Page:Bove - Mes Amis.djvu/24

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II


J’habite à Montrouge.

Les immeubles neufs de ma rue sentent encore la pierre sciée.

Ma maison, elle, n’est pas neuve. Le plâtre de la façade tombe par morceaux. Des barres d’appui traversent les fenêtres. Le toit sert de plafond au dernier étage. Un crochet retient chaque volet au mur, quand il ne vente pas. L’architecte n’a pas gravé son nom au-dessus du numéro.

Le matin, la rue est calme. Une concierge balaie, devant sa porte seulement.

En passant près d’elle je respire du nez, à cause de la poussière.

Par les fenêtres entre-bâillées, j’épie les rez-de-chaussée. Je vois des plantes vertes qui viennent d’être arrosées, des douilles d’obus rutilantes et des lames de parquet étroites, cirées, qui font des zigzags.