Page:Bove - Mes Amis.djvu/43

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Elle baissa le chandelier pour éclairer le trou d’une serrure, puis elle ouvrit la porte.

Les volets de sa chambre étaient fermés et, sans doute, l’avaient été toute la journée. La literie pendait au dossier d’une chaise. On voyait les raies rouges du matelas. L’armoire était entre-bâillée. Je pensais que les économies de Lucie devaient se trouver là, sous une pile de linge. Par délicatesse, je regardai ailleurs.

Elle me présenta les agrandissements photographiques ornant les murs, puis elle s’assit sur le lit. Je la rejoignis.

— Comment trouvez-vous ma chambre ?

— Très bien.

Subitement, comme pour l’empêcher de tomber, je l’étreignis. Elle ne se défendit pas. Encouragé par cette attitude, je l’embrassai mille fois, tout en la déshabillant d’une main. J’aurais voulu, à l’instar des grands amoureux, arracher les boutonnières, déchirer son linge, mais la crainte qu’elle me fît une observation me retint.

Bientôt, elle se trouva en corset. Les buscs en étaient tordus. Un lacet liait son dos. Les seins se touchaient.

Je dégrafai ce corset en tremblant. La che-