Page:Bove - Mes Amis.djvu/44

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mise adhéra un instant à la taille, puis tomba.

Je l’ôtai avec difficulté, car le col étroit ne passait pas aux épaules. Je ne lui laissai que les bas, parce qu’à mon avis c’est plus joli. D’ailleurs, sur les journaux, les femmes déshabillées ont toutes des bas.

Enfin, elle apparut nue. Ses cuisses débordaient au-dessus des jarretières. La colonne vertébrale bosselait la peau, aux reins. Elle était vaccinée sur les bras.

Je perdis la tête. Des frissons, semblables à ceux qui secouent les jambes des chevaux, me coururent le long du corps.

Le lendemain matin, vers cinq heures, Lucie m’éveilla. Elle était déjà habillée. Je n’osais la regarder car, à l’aube, je ne suis pas beau.

— Dépêche-toi, Victor, il faut que je descende.

Quoique à demi endormi, je compris tout de suite qu’elle ne voulait pas me laisser seul dans sa chambre : elle n’avait pas confiance en moi.

Je me vêtis à la hâte et, sans me laver, je la suivis dans l’escalier.

Elle ferma sa porte à clef.

— Va lever le rideau de fer.