Page:Bove - Mes Amis.djvu/78

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Comme je ne suis pas méchant, je regrettai, quelques minutes après, de les avoir dérangés. Ils devaient être confus. Je pris la décision de leur faire des excuses.

Mais, à neuf heures du matin, des éclats de rire traversèrent de nouveau le mur. Les deux amoureux se moquaient de moi.

Le soir, après le dîner, je flânai sur le boulevard Saint-Germain. Les magasins étaient éteints. Des lampes à arc éclairaient le feuillage des arbres. Des tramways longs et jaunes glissaient sans roues, comme des boîtes. Les restaurants se vidaient.

Huit heures sonnèrent en l’air.

Quoique Billard ne fût pas l’ami rêvé, je ne cessais de songer à lui.

Mon imagination crée des amis parfaits pour l’avenir, mais, en attendant, je me contente de n’importe qui.

Il était possible que sa maîtresse ne fût pas belle. J’ai remarqué que les femmes que l’on ne connaît pas, on se les représente toujours belles. Au régiment, quand un soldat me parlait de sa sœur, de sa femme, de sa cousine, je songeais tout de suite à une jeune fille superbe.