Page:Bovesse - Meuse, 1938.djvu/44

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à gauche, très au fond, dans le lointain, Verdun ; sur la droite, un village, Vacherauville. Quand le rideau s’ouvre, on ne voit que deux ombres courbées. Ce sont deux soldats, en bleu horizon, casque en tête, boueux. Le paysage sortira progressivement de la nuit.

LE PREMIER POILU.

Baisse-toi.

LE SECOND POILU.

Ça va ! ça va !

LE PREMIER POILU.

Je crois qu’on y est.

LE SECOND POILU.

Tu la vois ?

LE PREMIER POILU.

Non, mais je sens qu’elle est là… toute proche. Bouge pas. Tu entends… Écoute.

LE SECOND POILU.

Quoi ?

LE PREMIER POILU.

Le vent, dans les roseaux.

LE SECOND POILU.

Amène-toi… près de moi, derrière ce tronc d’arbre. Fais moins de bruit, nom de… Ce n’est pas le moment de se faire amocher.

LE PREMIER POILU.

Écoute… un merle !

LE SECOND POILU.

C’est un coriace, celui-là.