Page:Bovesse - Meuse, 1938.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LE COMTE DE CHAROLAIS.

Voilà donc ces enragés copères, les bons amis de mon royal cousin, Louis XI.

(S’adressant à un des hommes debout, sombre, buté.)

Approche, toi.

(un homme s’avance, tête basse, les yeux durs.)
LE COMTE DE CHAROLAIS.

Regarde-moi.

(L’homme lève lentement la tête et regarde dans les yeux
le Téméraire.)
LE COMTE DE CHAROLAIS, dont la fureur grandit.

Regardez-moi tous.

Le prêtre rassemble autour de lui, comme le berger ses ouailles, les femmes et les enfants.
Les hommes lentement lèvent la tête.
Le comte de Charolais se promène de long en large, il va de l’un à l’autre, leur parlant dans le visage.

— Oui c’est moi… le fils de votre seigneur… celui que vous appelez le faux comte de Charolais.

— Celui que vous avez pendu en effigie, à une potence, devant Bouvignes.

— C’est moi vivant.

— Bien vivant.

— Le vilain bâtard de Heeusberg.

(Il éclate de rire, l’écume lui vient à la bouche.)

Écoutez-moi, batteurs de cuivre, têtes dures, mon poing martèlera votre ville plus durement que vos marteaux ont battu votre cuivre.

Écoutez-moi…
xxxxÉcoutez-moi…Vous allez mourir.