Aller au contenu

Page:Boyer-d-Argens Timee-de-Locres 1763.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
IV
DISCOURS

à mot le grec en latin. Il résulte d’une pareille traduction un galimatias inintelligible. Il n’est rien de si aisé, que de traduire du grec en latin littéralement ; mais rien de plus difficile, que de faire entendre aux Lecteurs, ce que signifie une semblable traduction. C’est bien avec raison, que l’inimitable et immortel Despréaux a dit : « Qu’il est aisé à un traducteur latin, de se tirer d’affaire, aux endroits même qu’il n’entend pas ; il n’a qu’à traduire le grec mot pour mot, et à débiter des paroles, qu’on peut au moins soupçonner d’être intelligibles. En effet le Lecteur, qui bien souvent n’y connait rien, s’en prend plutôt à soi-même, qu’à l’ignorance du traducteur. Il n’en est pas ainsi des traductions en langue vulgaire, tout ce que le lecteur n’entend point, s’appelle un galimatias, dont le traducteur tout seul est responsable : On lui impute jusqu’aux fautes de son auteur, et il faut en bien d’endroits qu’il les rectifie, sans néanmoins qu’il ose s’en écarter. » Despréaux Préface de la traduc. de Longin.

J’ai éprouvé toutes ces difficultés ; j’espère que je les ai vaincues ; ce n’est pas qu’il ne se trouve encore, dans ma traduction, quelques endroits qui demanderaient plus de clarté ; mais il est impossible aujourd’hui, de pouvoir parvenir à-les rendre plus intelligibles, parce que nous ignorons certaines choses, qui ont une liaison absolument nécessaire avec