l’explication distincte de ces passages. Je renvoie sur cela mes lecteurs à mes remarques, ou plutôt à mes conjectures.
Platon goûta si fort l’ouvrage de Timée de Locres, qu’il crut devoir se l’approprier : il composa un Dialogue, sous le nom de Timée, qui n’est qu’un long commentaire sur le texte de notre philosophe, qu’il a entièrement inséré dans le sien ; mais il s’en faut bien que Platon ait égalé son original ; au contraire, en l’augmentant, il l’a gâté, et j’ose dire beaucoup défiguré. Mon sentiment est appuyé par celui de plusieurs savants illustres. Thomas Gale dit, dans un avertissement qu’il a mis à la tête de l’édition qu’il a donnée du texte grec de Timée[1] : « Platon, pour étendre et amplifier la doctrine de Timée, mêle aux opinions de ce philosophe les sentiments fabuleux des Égyptiens, qu’il a ramassés avec soin, et qui ne sont que des bagatelles et des rêveries métaphysiques. Il
- ↑ Hoc tamen notandum, Platonem, ad doctrinam amplificandam, fœda quœdam commenta ex Ægyptiorum scholis, putida quadam diligentia illuc congessisse, qua commodius & modestius hic notantur a Timæo : veluti sunt nugœ περὶ μεταφύσεως, in quibus sanc nimius est Plato, sic notantur quidem, sed ita ut & consista dicantur, & ξέναι τιμωρίαι appellantur, quibus minime sit fides adhibenda : eas tamen necessaris dici, ut tam horribili pœnarum denuntiatione homines a sceleribus absterreantur. Thom. Gale Argum. in Tim. Locr.