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V
PRÉLIMINAIRE.

l’explication distincte de ces passages. Je renvoie sur cela mes lecteurs à mes remarques, ou plutôt à mes conjectures.

Platon goûta si fort l’ouvrage de Timée de Locres, qu’il crut devoir se l’approprier : il composa un Dialogue, sous le nom de Timée, qui n’est qu’un long commentaire sur le texte de notre philosophe, qu’il a entièrement inséré dans le sien ; mais il s’en faut bien que Platon ait égalé son original ; au contraire, en l’augmentant, il l’a gâté, et j’ose dire beaucoup défiguré. Mon sentiment est appuyé par celui de plusieurs savants illustres. Thomas Gale dit, dans un avertissement qu’il a mis à la tête de l’édition qu’il a donnée du texte grec de Timée[1] : « Platon, pour étendre et amplifier la doctrine de Timée, mêle aux opinions de ce philosophe les sentiments fabuleux des Égyptiens, qu’il a ramassés avec soin, et qui ne sont que des bagatelles et des rêveries métaphysiques. Il

  1. Hoc tamen notandum, Platonem, ad doctrinam amplificandam, fœda quœdam commenta ex Ægyptiorum scholis, putida quadam diligentia illuc congessisse, qua commodius & modestius hic notantur a Timæo : veluti sunt nugœ περὶ μεταφύσεως, in quibus sanc nimius est Plato, sic notantur quidem, sed ita ut & consista dicantur, & ξέναι τιμωρίαι appellantur, quibus minime sit fides adhibenda : eas tamen necessaris dici, ut tam horribili pœnarum denuntiatione homines a sceleribus absterreantur. Thom. Gale Argum. in Tim. Locr.