éluder l’exemple de S. Paul, qui plaide sa cause devant Felix juge séculier, Act. des Apot. 24, et devant Festus Act. 25 : et qui définitivement en appelle à César. Bellarmin répond à cela que S. Paul était sujet à César de fait, mais pas de droit, et qu’il a appelé à lui, non point comme à son supérieur, (notez cela) mais comme au supérieur du Gouverneur de Judée et des Juifs, desquels il était opprimé : et qu’il était contraint d’appeler à César, parce que les gentils et les Juifs se fussent moqués de lui (et avec raison,) s’il eut appelé à S. Pierre, qui était son Prince et son Souverain juge. Bellarm. Precogn. lib. de summ. Pont. &. de Cler. lib. I. C. 30.
Peut-on s’imaginer quelque chose de plus extravagant et de plus contraire à l’Évangile, que de vouloir faire passer l’Apôtre S. Pierre pour un prince souverain, un juge civil, et lui assujettir S. Paul en cette qualité ? Voilà donc les beaux fondements de l’autorité papale temporelle. Cette infernale doctrine ne tend pas seulement à bouleverser l’Univers, mais encore à ternir la mémoire et la gloire des martyrs, dont les supplices n’auront plus été que les suites de leur faiblesse, et non pas de la soumission, que Dieu a ordonné aux sujets d’avoir pour leur souverain, contre la personne desquels ils ne leur est jamais permis d’attenter.
Les passages grecs et latins qui se trouvent dans cet ouvrage ne doivent pas embarrasser ceux qui n’entendent point ces Langues. Ils sont tous fidèlement