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XIII
PRÉLIMINAIRE.

traduits, et le sens est toujours lié indépendamment des citations grecques et latines (ainsi que dans les Dissertations sur Ocellus Lucanus.) Ces citations sont nécessaires, 1°. pour vérifier la fidélité de la traduction ; 2°. pour procurer aux savants, qui ne veulent pas toujours se donner la peine de les chercher dans l’original, la commodité de les avoir sous leurs yeux. On peut donc lire cet ouvrage sans aucune interruption, et avec la même facilité que s’il ne s’y trouvait ni grec ni latin.

L’on a dit de Montagne et de Bayle que ces auteurs faisaient conversation avec leurs lecteurs. J’ai cru que je ne pouvais mieux occuper l’esprit des miens, dans un ouvrage de philosophie et de critique, qu’en leur faisant faire cette même conversation avec les plus grands hommes anciens et modernes : je les laisse parler eux-mêmes, autant qu’il est possible, toutes les fois qu’il s’agit d’établir ou de défendre leur sentiment. Quel est l’homme qui ne soit plus charmé d’entendre Aristote, Épicure, Platon, Cicéron, expliquer leur système, que de l’apprendre par les discours d’un écrivain moderne, qui ne saurait le rendre avec la même vérité et la même précision. L’on ne peut jamais bien juger des opinions d’un auteur que par ce qu’il en dit lui-même.

S’il est nécessaire pour bien comprendre les véritables idées d’un philosophe, de l’entendre parler ou