Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/129

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pas noirs, il n’y a aucune différence. Ces pagodes ont leurs jours marqués dans le cours de l’année pour leurs promenades. Les unes n’empietent pas sur les droits des autres : quelque envie qu’ait une idole de prendre l’air, & de visiter les rues, il faut qu’elle attende que sa fête arrive. Elle est duement enfermée jusqu’alors, & ne sort de son étui, que par la permission des marguilliers [1].

Chacune de ces châsses a son département dans le gouvernement de la nature. L’une commande aux vents, l’autre aux mers, l’autre dispense les biens de la terre.

Une des plus considérées, est celle qui a la puissance de faire pleuvoir : elle tient le premier rang, & jouit du droit de se promener plus souvent que les autres. Il en est encore plusieurs, dont le pouvoir est plus borné. Elles président à la vue, au mal de dents, à la goutte, à la peste, aux voyages, aux entreprises, au commerce, à la découverte des choses perdues, & ont les mêmes attributs que les dieux Lares ou Pénates des anciens. La croyance ferme, dans laquelle est le peuple de la puissance de ces châsses, va occasionner le nouveau systême d’un physicien.

  1. Conducteurs des églises.