Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/160

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ce tems-là, la vérité commence à s’éclipser, & elle disparoît entiérement sous les regnes suivans.

Un autre auteur [1] n’a point été gêné dans une histoire qu’il a donnée de plusieurs anciens peuples.

Cet ouvrage est un morceau achevé. Il est écrit purement, & avec d’autant plus de sincérité & de liberté, qu’il n’y avoit point de jésuites chez les Medes, & que la cour prend peu de part aux affaires arrivées sous Philippe de Macédoine, & sous Alexandre son fils.

Un jeune homme [2] écrit des comédies & des histoires galantes d’une maniere touchante ; mais son style est guindé.

Il a conservé dans ses écrits un certain air précieux qui tient peu du naturel. On diroit volontiers quelquefois en lisant ses ouvrages, que l’auteur invente, & que le petit-maître écrit.

Le fils d’un célebre poëte [3] fit, il y a quelque tems une satyre, plus maligne qu’ingénieuse des désordres & des troubles que cause la dispute des jansénistes & des molinistes [4], dont je t’ai déja parlé dans mes lettres précédentes. Il sentit

  1. M. Rollin.
  2. M. de Marivaux.
  3. M. de Crébillon fils.
  4. L’Ecumoire.