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Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/222

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nouvelle qui courra dans Paris, fera oublier sa sotise.

Les contes & les histoires se succédent ici comme les flots de la mer. A peine parle-t-on le lendemain de ce qui faisoit la conversation de la veille. L’esprit léger de cette nation ne s’arrête pas long-tems sur le même sujet. Dans huit jours d’ici l’aventure que je viens de t’écrire sera regardée comme aussi ancienne que si elle étoit arrivée sous François I.

Je continue de m’instruire de tout ce qui peut me donner des idées justes de l’état des sciences dans ce royaume. J’examine aussi les progrès qu’y font les beaux-arts. Ils trouvent plus de ressources & de facilité à Paris que dans aucun lieu du monde. Louis XIV les y fixa pour toujours par les établissemens qu’il fit. Je t’ai parlé dans mes lettres de trois académies qui renferment en elles toutes les sciences. Il y en a trois autres qui contiennent tous les beaux-arts. La premiere est composée des fameux peintres, sculpteurs, &c. La seconde des habiles architectes. La troisieme est pour les musiciens. Il y a des prix que le roi fait distribuer dans les deux premieres, pour récompenser ceux qui se distinguent par leur mérite, & encourager les autres à perfectionner leurs talens. Ces établissemens sont dignes