du souverain, cultivoit & favorisoit les sciences, peut-être sans les aimer. Sous le regne présent, les muses sont aussi protégées. Le monarque successeur de son ayeul, l’est aussi de son bon goût ; mais les guerres, les embarras, les négociations, ont empêché qu’on ait cultivé les arts autant qu’ils l’étoient autrefois. Les courtisans, l’esprit rempli de chevaux, d’armes, de sieges & de combats [1] oublient que le plus grand capitaine Romain fut le plus savant de la république.
Les ecclésiastiques acharnés dans de vaines disputes, se sont occupés à des écrits inutiles pour l’instruction de la postérité, & ennuyeux pour les gens sensés qui vivent aujourd’hui. Le bon goût a disparu à demi : il ne faut, pour le faire reparoître, que la paix, l’union & la tranquillité.
Porte-toi bien, mon cher Isaac, & déplore, ainsi que moi, les vicissitudes des sciences.
De Paris, ce…
Lettre XX.
- ↑ Cette lettre a été écrite pendant la campagne qui suivit le siege de Philipsbourg.