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Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/325

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toujours un conflit entre les premiers de la république qui porte préjudice aux simples particuliers.

Ce défaut se rencontre principalement dans le gouvernement Génois. Les nobles sont des sangsues & des tyrans du bas peuple.

Sous le vain prétexte d’une liberté imaginaire qu’ils lui font entrevoir, ils le dépouillent de toutes ses richesses, & partagent le fruit de ses travaux.

La république de Hollande n’est point dans un cas pareil. Son gouvernement sage & mesuré a placé des bornes entre le pouvoir des magistrats & les privileges des simples particuliers : les uns ont par les loix de l’état une puissance nécessaire, mais bornée ; & les autres dans l’obéissance qu’ils rendent n’ont rien qui tienne de l’esclavage. Une espéce d’égalité, qu’on a eu soin de conserver, fait la base d’une aussi sage harmonie. Mais comme il n’est rien qui n’ait quelque léger défaut, du trop de crédit qu’a le peuple Hollandois il s’ensuit une espece de brutalité, qui ne tombe pourtant que sur les gens de la derniere classe.

Lorsqu’on examine, prévention à part pour les coutumes du pays où l’on est né, les différentes formes des gouvernemens, on ne sait à laquelle donner