Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/337

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couteau, à ne point manger de certaines viandes, quand même ils devroient mourir de faim ; à chanter avec de certaines grimaces ; à saigner les animaux eux-mêmes ; à ne point boire de vin pressé par ceux d’une autre religion ; à croire qu’ils peuvent tromper tous ceux qui ne sont pas de leur communion, &c. » Que pensera ce philosophe Chinois à ce récit ridicule ? Mais si un Israélite, dépouillant sa religion de l’extérieur, vient à la montrer toute nue ; qu’il lui expose qu’il croit un Dieu, esprit immense, éternel & souverainement puissant, qui de rien a tout fait, qui soutient tout par sa volonté, qui punit le mauvais & récompense le bon ; le philosophe alors charmé de ces idées, étonné de la vérité dont il se sent frappé, reconnoît que le juif croit & suit ce que la raison la plus épurée démontre évidemment. Si dans le reste de la loi judaïque, il apperçoit des erreurs, il les rejette sur les hommes qui les ont introduites, il distingue l’essentiel du superficiel.

La foi des nazaréens, démontrée telle que la prêchent leurs docteurs de la premiere classe, a encore plus de brillant que la nôtre. Ils ont tous nos premiers principes ; mais il semble qu’ils