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Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/354

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point aussi assurés qu’ils le disent, que d’un principe aveugle & sans connoissance, puisse émaner le maintien & la conservation de la clarté & de l’entendement.

On peut renger les gens qui nient la divinité dans deux différentes classes. La premiere est composée d’un nombre de philosophes qui se sont égarés dans leurs raisonnemens.

Las de ne pouvoir comprendre toute l’étendue de la divinité, & rebutés de certaines difficultés dont ils ne pouvoient trouver la solution, ils ont cru qu’ils étoient en droit de nier l’existence d’un Dieu, parce qu’ils ne pouvoient sonder son immense profondeur ; comme si notre ignorance des opérations d’un être étoit une raison pour nier son existence. Nous voyons tous les jours des effets & des productions dans la nature dont nous ne connoissons pas les causes. Nous ignorons, comment le bled germe dans la terre. On pourroit donc nier que le bled germât. Les opérations de la puissance d’un Dieu paroissent à nos yeux aussi clairement que les épis qui sortent de la terre. Nous ne pouvons connoître entierement sa grandeur, son pouvoir, son essence : j’en conviens. Mais pénétrons-nous le secret du germe ?

La seconde classe des athées est la