Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/99

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ouvre les portes du ciel. Autrefois cela n’arrivoit que tous les cent ans : actuellement, comme on s’est apparemment apperçu que les hommes vivoient moins, on fait cette ouverture tous les vingt-cinq ; & même quelquefois on n’attend pas que le terme soit expiré. Il ne faut pas se figurer que le chemin du ciel soit absolument fermé dans les autres temps ; mais le passage est plus étroit, & les impôts qu’on paye pour y entrer, sont plus considérables. Pendant le jubilé, le paradis est une foire franche, le prix des douanes est baissé de moitié. D’abord que les jours de franchise sont écoulés, les droits & les péages sont remis sur l’ancien pied.

J’ai été voir l’autre jour le temple de saint Pierre. L’œil est étonné de la grandeur, de la magnificence & de la régularité de ce superbe édifice. Sa splendeur me rappella le souvenir du fameux temple de Jerusalem, dont nous voyons la description dans nos livres. En examinant les beautés de celui de saint Pierre, je vis cinq à six prêtres [1], assis dans de petits cabinets de bois [2], qui tenoient de longues baguettes avec lesquelles ils frappoient sur la tête

  1. Les grands pénitenciers.
  2. Les confessionnaux.