Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 2.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pour oser traduire les Lettres Juives ; & pour preuve évidente de leur accusation, ils disent que j’ai tourné en ridicule la vertèbre de S. Christophe, & la dent du prophête Jérémie. Je pourrois me contenter de leur répondre, que lorsqu’on traduit un ouvrage, on est obligé de le donner tel que l’auteur l’a composé, & qu’on n’a jamais fait un procès à ceux qui ont traduit Lucrèce, des opinions de ce philosophe. Mais j’abandonne cette raison ; & je veux bien leur apprendre, quoiqu’ils assurent que je n’ai point de religion, que les Lettres Juives ne contiennent que ce que les Launois, les Mabillons, & autres catholiques sensés disent tous les jours. Je veux enfin qu’il y ait quelques saillies hardies. Ne sont-elles pas pardonnables à un juif ?

Je viens à un autre article : c’est aux critiques vives qu’on a faites sur la cour de Rome. A cela, je n’ai qu’un mot à dire. Qu’on prenne