Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 2.djvu/269

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de Pékin. Après plusieurs séances, où les bonzes défendirent l’idole le mieux qu’il leur fût possible, l’idolâtre gagna son procès. La cour ayant égard à la requête du Chinois, & sur ce faisant justice, condamna l’idole, comme inutile dans le royaume, à un exil perpétuel, son temple fut rasé : & les bonzes qui desservoient sa personne, furent rigoureusement châtiés ; sauf à eux de se pourvoir par devant les autres esprits de la province, pour se faire dédommager du châtiment qu’ils avoient reçu pour l’amour de celui-ci. [1]

Quelque ridicule & quelque impie qu’il fût de vouloir justifier des actions aussi extravagantes, il seroit aussi criminel de soutenir, que le peuple peut à son gré se faire justice de ceux en qui le tout-puissant a remis le souverain pouvoir dont il ne les a rendus responsables qu’à lui seul.

Les loix sont les juges des hommes ; les rois sont les exécuteurs des loix ; & Dieu est le seul maître des souverains.

Porte-toi bien, mon cher Brito, & réponds-moi plus souvent.

De Paris, ce…

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Lettre LVI.

  1. La même, pag. 224.